Thomas Gittings Buchanan Junior (fils) est né le 14 mars 1919 à Baltimore, état de Maryland, aux États-Unis. Son père était Thomas Gittings Buchanan Senior (aîné). Sa mère était Ellen Gilmor, fille du Juge Robert Gilmor.
Éducation
Le jeune Tom Buchanan commença son éducation scolaire à l’âge de 5 ans lors d’une visite en France, à Paris, avec sa mère. Il fréquenta le Lycée Montaigne, qui offrait encore, à cette époque, des classes de niveau primaire.
À son retour aux États-Unis, il fut éduqué à domicile avec le programme Calvert jusqu’à ce qu’il entre à l’école brique-et-mortier de Calvert à Baltimore en 4ème année (CM1), avec un an d’avance sur ses camarades.
Comme l’école Calvert ne couvrait que jusqu’à la 6ème année à cette époque, Tom sauta encore un niveau pour entrer à Lawrenceville après son départ de Calvert. Malgré le fait qu’il avait deux ou trois ans de moins que ses camarades, Tom était presque toujours premier de la classe. À la fin du dernier niveau, il fut classé premier de toute l’école.
Tom Buchanan obtint une bourse pour entrer à Yale University, où sa performance académique fut excellente, mais il quitta cette université après la première année, pour protester contre le renvoi d’un professeur accusé d’avoir aidé à organiser un syndicat.
Après une deuxième année d’études supérieures, cette fois à George Washington University, Thomas G. Buchanan quitta l’université et fut embauché par le journal Washington Evening Star.
Service militaire
En 1942, peu de temps après sa promotion au poste de reporter au journal, Buchanan fut appelé au service militaire pour servir dans la Deuxième guerre mondiale. Recruté comme simple soldat, il a d’abord été formé à l’aviation et à l’artillerie. Comme il y avait besoin de plus d’officiers, il fut parmi ceux à qui on a administré le test d’aptitude de l’armée (Army General Classification Test — ACGT) pour déterminer s’ils qualifiaient pour un poste d’officier. Buchanan reçut un Q.I. de 145 et fut choisi pour recevoir la formation d’officier. Après le débarquement des Alliés en Normandie, Buchanan a commandé une batterie antiaérienne comme capitaine, et l’a menée en combat au nord de la France, ce qui lui a valu une Étoile de Bataille. Il resta en France jusqu’en 1946, à Rennes, Chartres, et Le Havre, où il commanda un centre de réembarquement.
Carrière
Le poste de reporter de Buchanan au journal Washington Evening Star l’attendait à son retour de la guerre, et son éditeur continua d’être satisfait de son travail. Cependant, en 1948, une semaine avant la naissance de son premier enfant, il fut le premier journaliste aux États-Unis à être renvoyé explicitement pour ses vues communistes et son adhésion au Parti communiste américain. Le cas fut important pour l’American Newspaper Guild (l’association des journalistes américains), et fit l’objet d’un reportage dans le Time Magazine.
Buchanan travailla, pour un temps, comme directeur législatif du chapitre de Washington du Congrès des droits civiques (Civil Rights Congress). Ceci lui valut d’être étiqueté comme “figure clé” par le F.B.I. Il fut forcé de chercher une nouvelle source de revenu lorsque les fonds du Congrès diminuèrent au point qu’ils ne pouvaient plus lui payer son salaire.
Étant mis sur liste noire, Buchanan ne put plus trouver de travail en tant que journaliste aux États-Unis. Cependant, il continua de servir en tant que correspondant politique pour plus d’une vingtaine de magazines en Europe et en Asie.
Pendant un temps, il subsista de ce qu’il gagnait aux courses. Il avait, en effet, créé et mis à l’épreuve un algorithme qu’il continuait d’affiner, pour prédire le plus probable gagnant en se basant sur tous les facteurs qui pouvaient être quantifiés (le terrain, quel temps il faisait, l’âge, le poids, les performances antérieures, etc.), en tenant compte d’un facteur pour mitiger le risque.
Buchanan travailla ensuite à quelques boulots qui ne requéraient aucune de ses aptitudes à écrire, et peu de ses aptitudes mathématiques (il calculait les devis pour une entreprise de construction, puis faisait l’inventaire pour un service d’entreposage de grossiste). Il n’a pu garder ni l’un ni l’autre de ces boulots. Dans le cas du premier, le F.B.I. se mêla de nouveau de ses affaires et le dénonça à son employeur, comme ils avaient menacé de le faire s’il ne coopérait pas à leur donner des noms d’autres communistes. Dans le cas du second emploi, l’employeur devait, soi-disant, réduire les effectifs. Selon les fichiers du F.B.I., sa raison pour choisir Buchanan pour ce licenciement était son impression que celui-ci s’intéressait plus à écrire son roman que de travailler pour l’entreprise.
Buchanan était en effet, à cette époque, en train de poursuivre ses aspirations littéraires. Son premier roman, La licorne, fut publié en France en 1959 sous forme de traduction par France Vincent McCune. La version originale en anglais fut publiée en 1960 aux États-Unis et au Canada, et une traduction allemande fut aussi publiée cette année-là. Ce roman fut inclus par le New York Times dans sa liste des “meilleurs livres de l’année” pour 1960.
Le dernier emploi de Buchanan aux États-Unis fut comme informaticien. À cette époque, les ordinateurs n’étaient pas portables, ils remplissaient toute une pièce. Quand l’entreprise pour laquelle il travaillait se prépara à installer un nouvel ordinateur, la formation requise pour s’en servir nécessita qu’il se rende à un autre établissement qui avait le même modèle, en attendant qu’ils reçoivent le leur. Du fait que cet établissement était une usine de la défense nationale, il faudrait que les employés remplissent des formulaires pour obtenir une autorisation d’accès à l’usine — une vérification de routine pour quiconque n’était pas considéré comme ayant des affiliations “subversives”, mais cela mettrait fin à encore un boulot de plus pour un communiste, malgré le fait qu’il avait déjà quitté le Parti communiste auparavant.
Buchanan émigra en France en 1961 et y travailla comme informaticien pour un nombre d’entreprises au fil des années, en commençant par le Matériel téléphonique, qui faisait partie de ITT. Pour Air France, au début des années 60, il aida à informatiser le système de réservation des places. Il fut le chef de l’équipe de programmation qui informatisa la comptabilité de la ville de Paris. Il travailla aussi, pendant un temps, dans la programmation pour l’Assistance publique, qui est le système des hôpitaux publics de Paris et ses banlieues. Il passa un temps bref à travailler pour la nouvelle firme informatique d’un ami, mais l’entreprise ne survécut pas les années de démarrage.
Il y eut un emploi qui faisait travailler ses aptitudes de programmateur mais ne comportait pas d’ordinateur: c’était au journal français Week End. Le travail de Buchanan consistait à appliquer son algorithme de courses pour permettre au journal de publier des prédictions sur quels chevaux seraient gagnants. Il demanda qu’on lui donne un ordinateur pour transformer son algorithme en logiciel et ainsi automatiser le système, mais on lui donna seulement une équipe de jeunes pour l’aider à recueillir et organiser les données.
Pendant tout ce temps, il continuait à travailler aussi comme écrivain indépendant, gagnant parfois sa vie exclusivement de cette occupation.
À peu près un mois après l’assassinat du président américain, John F. Kennedy, en 1963, Buchanan commença à écrire une analyse des contradictions trouvées dans les reportages dessus. Un ami montra son rapport aux éditeurs de l’hebdomadaire l’Express, qui l’ont alors publié en une série de six articles, et ont chargé Buchanan de couvrir pour eux, en personne, le procès de Jack Ruby à Dallas. Le rapport en entier fut ensuite publié sous forme de livre, intitulé Les Assassins de Kennedy en France, Who Killed Kennedy? en Angleterre, et traduit pour des éditions étrangères dans 19 pays. Ce n’était que plus tard que le livre fut publié aux États-Unis. Comme cette édition américaine venait après la parution du rapport de la Commission Warren, elle a contenu des révisions informées par des faits venus à jour depuis la première édition, et des ajouts tels qu’un commentaire sur le Rapport Warren.
Le dernier livre de Buchanan à être publié fut Big Brother – Ma vie revue et corrigée par le F.B.I.. Sorti en 1984, c’est le récit de la surveillance de Buchanan par le F.B.I. à la fin des années 40, pendant la période McCarthy dans les années 50, et plus tard. C’est basé sur les mémoires de l’auteur ainsi que sur les fichiers du F.B.I. qu’il a obtenus en 1983 grâce à la loi américaine sur la liberté d’information (Freedom of Information Act).
Vues politiques
Buchanan adopta les idéaux communistes pour la première fois à l’âge de 12 ans, après avoir lu M. Barnstaple chez les hommes-dieux (Men Like Gods) de H. G. Wells. Une fois adulte, il adhéra au Parti communiste américain, mais le quitta en 1956 parce qu’il trouvait que le parti négligeait d’intégrer les leçons à apprendre du rapport de Khrouchtchev sur les crimes de Staline. Buchanan continua à soutenir les idéaux marxistes toute sa vie.
Intérêts
Tom Buchanan aimait jouer au tennis et au bridge, et s’occuper de son jardin potager. Il écoutait les tiercés et les jeux de baseball à la radio, et les opéras, symphonies, et comédies musicales au phonographe. Parmi ses auteurs préférés, il comptait John Steinbeck, George Bernard Shaw, H. G. Wells, et Simone de Beauvoir. Il avait aussi une petite tendresse pour Winnie l’ourson (la version originale, pas nécessairement celle de Walt Disney) et Le Vent dans les saules, et riait de bon coeur quand il écoutait Le restaurant d’Alice (Arlo Guthrie). Il appréciait, et démontrait, l’humour noir et l’esprit vif intellectuel, parfois au-delà de l’entendement de son auditoire. Sa couleur préférée était le violet pourpre.
Famille
Tom Buchanan épousa sa première femme en 1941. Elle se déplaça avec leurs 5 enfants pour le rejoindre en France, à sa demande, en 1963. Quelques années plus tard, il rencontra sa deuxième femme, avec qui il resta jusqu’à sa mort. Il mourut à Paris en 1988, de myélome multiple.
Sa fille, Marian Buchanan, est responsable de la conception artistique et du maintien de ce site web, qu’elle a monté au nom de la famille. C’est le site officiel pour trouver des informations justes et vraies sur Thomas G. Buchanan Jr., sa vie, et ses oeuvres.